Ce long plan-séquence - un lent zoom arrière sur les trois hommes réfugiés dans une ruine - va être visuellement transformé en cours de route par deux événements chromatiques successifs. Le premier est un changement arbitraire, à deux reprises, de la couleur du décor, modifiée directement au tournage par les projecteurs qui éclairent les murs. Rien ne vient justifier, dans le réel filmé, ce changement de couleur qui relève de la pure décision esthétique du cinéaste choisissant de « peindre » son décor d’une autre couleur.
Le deuxième changement, par contre, est attribué à un orage et à la chute de pluie qu’il déclenche dans ce décor. Cet orage et ses effets dans le plan sont évidemment mis en scène artificiellement par le cinéaste et ne doivent rien à une pluie réelle qui serait tombée le jour de tournage. On entend d’abord un grondement de tonnerre déclenchant une pluie, en rideau, qui transforme totalement la moitié inférieure de l’image (l’eau stagnante et inerte) en surface de lumière vivante et d’une sur-blancheur inattendue. La pluie est l’alibi d’un changement pictural de l’esthétique du plan.
Commentaire
Ce long plan-séquence - un lent zoom arrière sur les trois hommes réfugiés dans une ruine - va être visuellement transformé en cours de route par deux événements chromatiques successifs. Le premier est un changement arbitraire, à deux reprises, de la couleur du décor, modifiée directement au tournage par les projecteurs qui éclairent les murs. Rien ne vient justifier, dans le réel filmé, ce changement de couleur qui relève de la pure décision esthétique du cinéaste choisissant de « peindre » son décor d’une autre couleur.
Le deuxième changement, par contre, est attribué à un orage et à la chute de pluie qu’il déclenche dans ce décor. Cet orage et ses effets dans le plan sont évidemment mis en scène artificiellement par le cinéaste et ne doivent rien à une pluie réelle qui serait tombée le jour de tournage. On entend d’abord un grondement de tonnerre déclenchant une pluie, en rideau, qui transforme totalement la moitié inférieure de l’image (l’eau stagnante et inerte) en surface de lumière vivante et d’une sur-blancheur inattendue. La pluie est l’alibi d’un changement pictural de l’esthétique du plan.