Georgy Bagdasarov, Alexandra Moralesová, République tchèque, Arménie, 2014
Commentaire
Dès le début du film, le spectateur est plongé dans un univers sensoriel puissant : plans rapprochés sur des branchages, l’image tremblote, tandis que le son très amplifié semble accompagner les pas d’un être invisible qui foule les herbes aux pieds : nous sommes au ras du sol, au milieu de ces branchages que l’on écarte. Très vite, tandis que le cadre s’élargit sur une clairière de forêt, apparait l’ombre de deux personnages (les cinéastes), qui avancent une caméra à la main. Nous sommes au cœur de leur expérience: ils relate, de manière totalement expérimentale la préparation d’une plante, depuis sa recherche en forêt jusqu’à sa transformation en décoction. Au lieu d’en relater de manière linéaire les étapes, le montage enchevêtre les images qui se superposent et se répètent en boucle, des surimpressions habillées d’éclats de lumière blanche presque stroboscopique, plongeant le spectateur dans un état hypnotique. Seules les mains des cinéastes apparaissent à l’image, qui froissent les feuilles, tournent les pages de l’atlas de botanique, lui donnant l’impression qu’il participe lui-même à la préparation du mystérieux liquide, qui porte le nom de la plante qui donne au film son nom éponyme : Rhus Typhina. Les bruits d’insecte dont on perçoit, au-dessus du son des branchages les bourdonnements, un plan sur une serre abandonnée, sur un chat dont la silhouette se faufile dans les hautes herbes rappellent les images de Jonas Mekas (voir supra). Cependant ici, les cinéastes ne se contentent pas de documenter, en direct la cueillette et la préparation de la plante : le choix du noir et blanc, l’absence totale de contextualisation, l’attention portée à des éléments qui pourraient appartenir à des époques très éloignées le chat, la serre, le dictionnaire de botanique), la matière de l’image si particulière ( le film est tourné en 16 mm) évoquent une volonté de lier étroitement le présent et le passé.
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Dès le début du film, le spectateur est plongé dans un univers sensoriel puissant : plans rapprochés sur des branchages, l’image tremblote, tandis que le son très amplifié semble accompagner les pas d’un être invisible qui foule les herbes aux pieds : nous sommes au ras du sol, au milieu de ces branchages que l’on écarte. Très vite, tandis que le cadre s’élargit sur une clairière de forêt, apparait l’ombre de deux personnages (les cinéastes), qui avancent une caméra à la main. Nous sommes au cœur de leur expérience: ils relate, de manière totalement expérimentale la préparation d’une plante, depuis sa recherche en forêt jusqu’à sa transformation en décoction. Au lieu d’en relater de manière linéaire les étapes, le montage enchevêtre les images qui se superposent et se répètent en boucle, des surimpressions habillées d’éclats de lumière blanche presque stroboscopique, plongeant le spectateur dans un état hypnotique. Seules les mains des cinéastes apparaissent à l’image, qui froissent les feuilles, tournent les pages de l’atlas de botanique, lui donnant l’impression qu’il participe lui-même à la préparation du mystérieux liquide, qui porte le nom de la plante qui donne au film son nom éponyme : Rhus Typhina. Les bruits d’insecte dont on perçoit, au-dessus du son des branchages les bourdonnements, un plan sur une serre abandonnée, sur un chat dont la silhouette se faufile dans les hautes herbes rappellent les images de Jonas Mekas (voir supra). Cependant ici, les cinéastes ne se contentent pas de documenter, en direct la cueillette et la préparation de la plante : le choix du noir et blanc, l’absence totale de contextualisation, l’attention portée à des éléments qui pourraient appartenir à des époques très éloignées le chat, la serre, le dictionnaire de botanique), la matière de l’image si particulière ( le film est tourné en 16 mm) évoquent une volonté de lier étroitement le présent et le passé.