Rentrée des classes

Jacques Rozier, France, 1955

Commentaire

Dans un village de Provence, sur le chemin de l’école, René a jeté du haut du pont son cartable dans la rivière pour gagner un pari avec un de ses camarades. Au lieu de continuer son parcours vers l’école avec les autres, il quitte le groupe pour descendre sous le pont à la recherche du cartable. Le scénario de la fiction s’arrête alors pendant quelques minutes où le film devient purement descriptif et contemplatif : Jacques Rozier filme seulement des sensations, celles de René, qu’il essaie de nous faire partager avec tous les moyens du cinéma.

Ces sensations sont multiples. Sensations de la lumière solaire qui traverse les feuilles des arbres et se pose sur l’enfant et sur le paysage, sensations visuelles des libellules qui strient l’image, de la couleuvre qui ondoie à la surface de l’eau. Sensations tactiles éprouvées par le garçon : la fraicheur de l’eau, les jambes qui s’enfoncent dans les hautes herbes, la dérive du corps qui se laisse emporter par le courant de la rivière. Sensations auditives du chant des cigales et du piaillement des oiseaux, de l’eau qui coule. A toutes ces sensations naturelles, Rozier va rajouter au mixage une musique qui va dans le sens de l’évocation d’une liberté retrouvée et d’un joyeux lyrisme.

Mot-clés

sensations.