Les 11 Fioretti de François d'Assise

Francesco, giullare di Dio

Roberto Rossellini, Italie, 1950

Commentaire

Les petits frères franciscains, de retour de Rome où ils sont allés voir le Pape, retrouvent le site où ils ont créé leur communauté, mais un berger irascible occupe leur cabane. Ils ne protestent pas, se retrouvent dehors sous une forte pluie et vont se réfugier contre un mur en ruine.

La pluie permet à Rossellini de montrer la précarité et l’humilité des moines qui n’ont même plus un toit pour s’abriter. Mais elle a d’abord une fonction esthétique. Elle permet de nier la perspective et de représenter les frères de Saint François sur un fond abstrait et uni, comme dans une fresque de Giotto. La pluie et la pellicule de tonalité très grise, sans contraste entre les blancs et les noirs, transforment ces plans de cinéma en bas-reliefs : les figures ne semblent pas encore détachées du fond, et elles sont toutes semblables dans leurs robes de bure détrempées par la pluie battante. La pluie et la boue deviennent la matière même de l’image.

Mot-clés

matière image, pluie.