La complainte du sentier

Pather panchali

Satyajit Ray, Inde, 1955

Commentaire

Cette séquence commence par décrire un événement purement météorologique : les nuages envahissent le ciel, le vent se lève, le tonnerre gronde, les feuilles de nénuphar sont agitées par le vent, les premières gouttes commencent à tomber, le chien mouillé se secoue. Les deux enfants, le petit frère (Apu) et la grande sœur (Durga), qui ne répondent pas à l’appel de leur mère, sont surpris par l’orage et se réfugient sous un grand arbre. Durga s’éloigne alors quelque peu de l’arbre et commence à jouer avec la pluie en secouant ses longs cheveux et en les faisant tournoyer. Cette danse de pluie joyeuse est comme un spectacle qu’elle offre à son frère. Quand elle le rejoint au creux de l’arbre, elle éternue à plusieurs reprises en psalmodiant une incantation répétitive censée chasser la pluie. Le jeu fait place très vite au drame : on la retrouve dans son lit, elle va mourir d’avoir pris froid sous cet orage.

Dans cette séquence, le cinéaste doit reconstituer les sensations d’une tempête, et les organiser de façon dramatique. La progression des états du temps est évidemment composée artificiellement au tournage (on voit bien que le rideau de pluie est produit par une rampe devant la caméra) et au montage.