Jean le marinier est marié à Juliette qui s’ennuie sur L’Atalante entre son mari et le père Jules. Après une dispute, elle quitte la péniche. L’extrait commence par un plan pris dans une perspective étrange : la caméra, dans une plongée légèrement oblique accompagne Jean dont le corps en mouvement semble planer au-dessus de l’eau sombre. Le spectateur est surpris quand, au plan suivant, elle attrape la silhouette de l’homme qui, dans un geste apparemment irraisonné, saute délibérément dans le fleuve. Dans l’eau, le corps de Jean est filmé au plus près. La fluidité et l’agilité de ses mouvements contraste avec l’étroitesse du cadre qui semble l’enfermer. Il tourne et vrille sur lui-même libérant une myriade de bulles blanches qui éclatent dans son sillage. Le montage alterné lève le voile sur le branle-bas le combat qui s’empare des occupants du bateau au moment où le gosse alerte le Père Jules : le patron s’est foutu à l’eau ! Sous l’eau bien au contraire, Jean ne semble pas paniquer. Ils se rapproche de la caméra, comme aimanté par elle, les yeux grands ouverts, comme une créature marine à peine dérangée par des plongeurs curieux. Soudain il voit ce que son intuition l’avait conduit à ce geste de folie : au loin, une vision la silhouette de Juliette apparaît, en suspension dans l’eau, sa robe de mariée en corolle autour d’elle. L’absence de perspective, la grâce des tissus qui flottent autour des personnages renforce la sensation d’apesanteur et de fluidité des corps qui évoluent en surimpression. La sensation de la présence toute proche de Juliette apaise Jean : son regard égaré, ses gestes désordonnés s’apaisent et se muent en un ballet sensuel bercé par la musique qui unit à distance le corps des amants. Tandis que le visage de Jean emplit tout l’écran et que son regard éperdu scrute un hors champ qui nous échappe, apparaît enfin celui de Juliette, souriante, le jour de son mariage. Lorsqu’il remonte à la surface, hagard et trempé, fort de cette vision prémonitoire, prometteuse comme un signe venu du ciel, il cherche encore du regard sa bien-aimée.
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Jean le marinier est marié à Juliette qui s’ennuie sur L’Atalante entre son mari et le père Jules. Après une dispute, elle quitte la péniche. L’extrait commence par un plan pris dans une perspective étrange : la caméra, dans une plongée légèrement oblique accompagne Jean dont le corps en mouvement semble planer au-dessus de l’eau sombre. Le spectateur est surpris quand, au plan suivant, elle attrape la silhouette de l’homme qui, dans un geste apparemment irraisonné, saute délibérément dans le fleuve. Dans l’eau, le corps de Jean est filmé au plus près. La fluidité et l’agilité de ses mouvements contraste avec l’étroitesse du cadre qui semble l’enfermer. Il tourne et vrille sur lui-même libérant une myriade de bulles blanches qui éclatent dans son sillage. Le montage alterné lève le voile sur le branle-bas le combat qui s’empare des occupants du bateau au moment où le gosse alerte le Père Jules : le patron s’est foutu à l’eau ! Sous l’eau bien au contraire, Jean ne semble pas paniquer. Ils se rapproche de la caméra, comme aimanté par elle, les yeux grands ouverts, comme une créature marine à peine dérangée par des plongeurs curieux. Soudain il voit ce que son intuition l’avait conduit à ce geste de folie : au loin, une vision la silhouette de Juliette apparaît, en suspension dans l’eau, sa robe de mariée en corolle autour d’elle. L’absence de perspective, la grâce des tissus qui flottent autour des personnages renforce la sensation d’apesanteur et de fluidité des corps qui évoluent en surimpression. La sensation de la présence toute proche de Juliette apaise Jean : son regard égaré, ses gestes désordonnés s’apaisent et se muent en un ballet sensuel bercé par la musique qui unit à distance le corps des amants. Tandis que le visage de Jean emplit tout l’écran et que son regard éperdu scrute un hors champ qui nous échappe, apparaît enfin celui de Juliette, souriante, le jour de son mariage. Lorsqu’il remonte à la surface, hagard et trempé, fort de cette vision prémonitoire, prometteuse comme un signe venu du ciel, il cherche encore du regard sa bien-aimée.