Le réalisateur nous plonge dans les sensations d’une femme tourmentée dans sa chair par une obsession irrésistible contre laquelle elle lutte en vain. L’extrait se déroule en deux temps :
Le temps du désir obsessionnel et impérieux, et le temps de la rencontre charnelle et de l’extase.
Dans une grande pièce, une femme joue du piano, le champ est partiellement obstrué par une grille, donnant la sensation qu’elle est observée par un œil inquisiteur. La caméra se rapproche doucement d’elle, renforçant un sentiment d’inquiétude. Le spectateur est plongé dans une atmosphère angoissante qui évoque l’imminence d’une attaque : un rideau se soulève doucement, évoquant une présence invisible. Puis le rythme du montage s’accélère au rythme de la musique : les plans sur le visage tourmenté de la jeune femme, alternent avec ceux, répétitifs, sur les objets qui l’entourent et évoquent une sensualité prisonnière : statuettes de chevaux, immobilisés dans leur galop, tableaux, vase… L’attirance sexuelle est dramatisée (d’autant qu’il s’agit là d’un désir illégitime) au moment où elle décide de rejoindre son amant, rompant les amarres avec la morale et les conventions. la tempête de lève dehors , agitant les branches des arbres, la musique s’envole. Elle se lève brusquement, silhouette blanche et spectrale qui se détache sur le noir qui emplit l’écran, attirée irrésistiblement par la lumière qui s’échappe d’une lucarne, au domicile de son amant. Une rupture de ton s’amorce dès lors : le rythme ralentit : l’homme et la femme se jaugent un instant puis, une fois les corps réunis, le champ contrechamp disparaît. Le point de vue bascule pour se centrer sur ses sensations à elle et une succession de gros plans et de plans rapprochés font entrer le spectateur dans son intériorité : la perspective renversée, la sensualité trouble qui émane de ces images en noir et blanc, la lumière qui nimbe la peau de la comédienne d’un halo surnaturel évoquent l’extase qu’elle éprouve sous l’étreinte de son amant. La caméra semble aimantée par le corps et le visage de l’actrice dont le jeu reste minimal et sobre. Cet extrait mythique est considéré comme le premier rapport sexuel et le premier orgasme féminin montré à l’écran, donnant au film une réputation sulfureuse et marquant profondément la carrière d’Hedi Lamar qui fut sans cesse renvoyée à cette expérience, bien au-delà de ses autres talents artistiques ou scientifiques…Comme pour défier le sort et se réapproprier son image , elle décida néanmoins , bravache, d’intituler son autobiographie Ecstasy and me !
Commentaire
Le réalisateur nous plonge dans les sensations d’une femme tourmentée dans sa chair par une obsession irrésistible contre laquelle elle lutte en vain. L’extrait se déroule en deux temps :
Le temps du désir obsessionnel et impérieux, et le temps de la rencontre charnelle et de l’extase.
Dans une grande pièce, une femme joue du piano, le champ est partiellement obstrué par une grille, donnant la sensation qu’elle est observée par un œil inquisiteur. La caméra se rapproche doucement d’elle, renforçant un sentiment d’inquiétude. Le spectateur est plongé dans une atmosphère angoissante qui évoque l’imminence d’une attaque : un rideau se soulève doucement, évoquant une présence invisible. Puis le rythme du montage s’accélère au rythme de la musique : les plans sur le visage tourmenté de la jeune femme, alternent avec ceux, répétitifs, sur les objets qui l’entourent et évoquent une sensualité prisonnière : statuettes de chevaux, immobilisés dans leur galop, tableaux, vase… L’attirance sexuelle est dramatisée (d’autant qu’il s’agit là d’un désir illégitime) au moment où elle décide de rejoindre son amant, rompant les amarres avec la morale et les conventions. la tempête de lève dehors , agitant les branches des arbres, la musique s’envole. Elle se lève brusquement, silhouette blanche et spectrale qui se détache sur le noir qui emplit l’écran, attirée irrésistiblement par la lumière qui s’échappe d’une lucarne, au domicile de son amant. Une rupture de ton s’amorce dès lors : le rythme ralentit : l’homme et la femme se jaugent un instant puis, une fois les corps réunis, le champ contrechamp disparaît. Le point de vue bascule pour se centrer sur ses sensations à elle et une succession de gros plans et de plans rapprochés font entrer le spectateur dans son intériorité : la perspective renversée, la sensualité trouble qui émane de ces images en noir et blanc, la lumière qui nimbe la peau de la comédienne d’un halo surnaturel évoquent l’extase qu’elle éprouve sous l’étreinte de son amant. La caméra semble aimantée par le corps et le visage de l’actrice dont le jeu reste minimal et sobre. Cet extrait mythique est considéré comme le premier rapport sexuel et le premier orgasme féminin montré à l’écran, donnant au film une réputation sulfureuse et marquant profondément la carrière d’Hedi Lamar qui fut sans cesse renvoyée à cette expérience, bien au-delà de ses autres talents artistiques ou scientifiques…Comme pour défier le sort et se réapproprier son image , elle décida néanmoins , bravache, d’intituler son autobiographie Ecstasy and me !